Innover c’est rechercher constamment des améliorations de l’existant. Selon moi, la capacité à innover, aptitude un peu innée et aussi compétence acquise, est surtout un état d’esprit, un processus, une posture même.
Innover concerne tous les domaines, industrie, économie, social, médecine, écologie, éducation, agriculture, nutrition, sport, architecture, culture, art…
Innover signifie « revenir à, renouveler », composé du latin novare qui veut dire « changer », « nouveau », et du préfixe in-, qui indique un mouvement vers l’intérieur.
Mon ami Eric Burkel, un véritable écologue m’a écrit : « Interrogeons-nous sur notre situation actuelle : nous nous sommes endormis sur nos lauriers et la crise nous rappelle brutalement l’absolue nécessité d’innover dans tous les domaines. Innover c’est défier l’immobilisme, faire bouger les lignes, assurer sa pérennité. Ne pas innover c’est risquer que d’autres innovent à notre place, se contenter de l’existant et se voir mourir d’une mort lente. Mieux vaut tenter d’innover au risque d’échouer, que de ne rien tenter.»
Je désire associer à ce thème, celui que j’aimerai connaître mais que je considère comme un « ami mentor », Boris Cyrulnik. Il déclarait tout récemment à la presse : « Après, cela ne peut pas ne pas changer ».
Selon Boris Cyrulnik, il faut réfléchir promptement à notre mode de vie dans le monde des « hyper », au premier rang desquels l’hyperconsommation et l’hypermobilité. Faute de quoi, les mêmes causes produisant les mêmes effets, il faut s’attendre à une nouvelle épidémie d’ici deux ans.
Le neuropsychiatre (son dernier ouvrage, La nuit j’écrirai des soleils) rappelle que les pandémies du passé (pestes notamment) ont été suivies de bouleversements démographiques et géographiques qui ont provoqué une autre manière de penser la vie en société. Voilà un bon présage !
Le neuropsychiatre poursuit. « Parce qu’on a une technologie stupéfiante, on se croit au-dessus de tout…Si l’on continue à maltraiter les animaux et la nature, on maltraitera les êtres humains… » Et puis Boris Cyrulnik dépeint cette compétition, souvent inepte, qui règne à tous les étages de la société, dans l’entreprise, dans le sport, dans la culture. Il parle de ce « sprint individuel pervers » qui pousse nombre d’entre nous, malgré nous, dans une course mortifère.
« Dans les grandes entreprises ce sprint est tout aussi féroce. On en a complètement oublié que l’on ne peut pas vivre sans les autres. L’oubli de la solidarité a abouti à la crise des Gilets jaunes, à des gens malheureux, mal payés, isolés de la société. On a aussi oublié le sport qui a pour fonction de réunir et qui est devenu un spectacle soumis à toutes les règles de production capitalistes. Idem pour l’art : des concerts de 100.000 personnes… Où est passée la dimension humaine », s’interroge B. Cyrulnick, qui conclue « Pendant cette période de crise, j’ai touché du doigt combien je m’étais, moi aussi, laissé entraîner par le sprint. »