L’inventivité des dirigeants et des personnels qui travaillent dans les locaux des entreprises où j’interviens me rend souvent heureux: personnalisation, astuces et adaptation des lieux de travail sont tout à fait surprenantes.
Dans ce contexte, je voudrai évoquer des tendances d’aménagement des espaces de travail qui aujourd’hui font écho à la fois aux nouveaux modes de management et d’organisation plus collectifs et à la fois à de profonds mouvements sociétaux. Voici quelques exemples :
Locaux connectés pour piloter via des applications salles de réunions, cafétérias, stock de matériels, hygiène : chaque collaborateur est responsable et autonome.
Bureaux attractifs, éthiques et sexy et pas seulement fonctionnels : des lieux qui deviennent des facteurs différenciant pour attirer des talents.
A l’image de l’identité de l’entreprise les locaux peuvent refléter le business model de l’entreprise, la politique RSE, les valeurs.
Modularité surtout : plus vraiment d’open space, la tendance est à la modularité pour avoir un cadre idéal à chaque tâche. L’entreprise est aussi un lieu de vie et de moments de loisirs, espace de lecture, mur d’escalade, baby-foot…pour d’autres types d’interactions sociales.
Mobilier loué, voire up-recyclé pour faire face aux démarches d’écoresponsabilités et au refus d’un consumérisme à outrance.
Choix de matières écoresponsables (peintures naturelles, bois issus de forêts gérées durablement, papiers peints recyclés, encres végétales…) et une approche « zéro carbone ». Les différents cycles de la vie du bâtiment, depuis sa construction et son exploitation, jusqu’à sa rénovation et même sa démolition, doivent être pris en compte pour en atténuer l’impact écologique
Sur ce dernier sujet j’évoque pour vous le BIM : Building Information Modeling/ou Management, soit le Bâti Immobilier Modélisé:
J’ai récemment découvert le BIM à l’occasion d’une conversation avec un architecte italien, spécialiste d’écoconstructions, qui m’a permis d’identifier de nombreuses analogies entre le BIM et un management humain créatif tel que nous le concevons.
Le BIM ne se limite pas aux seuls bâtiments, il concerne l’ensemble des ouvrages de la construction, y compris le génie civil, les travaux publics, l’ensemble des infrastructures et des réseaux. Il ne se limite pas non plus à l’acte de construire, mais concerne l’ensemble du cycle de vie d’un ouvrage, depuis la programmation, les esquisses jusqu’à sa déconstruction et la réutilisation, le recyclage ou la valorisation énergétique des éléments en fin de vie.
Le BIM est à la fois un processus de structuration, de création, de production, d’échange, d’intégration, d’analyse, de gestion, de visualisation et d’exploitation de données et un modèle d’un ouvrage bâti. Le BIM se partage entre professionnels.
Le métier de « BIM manager » n’est pas bien défini. En France, le Ministère du Travail a créé en 2019 deux nouveaux titres professionnels: le BIM modeleur du bâtiment et le Coordinateur BIM du bâtiment.
J’aime et trouve très nécessaires ces approches collectives s’intéressant à la fois aux individus et aux processus dans une nouvelle vision des organisations. Et vous?